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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 19:43

Ce 25 juin 2019, la commune de Tourlaville (banlieue de Cherbourg en Cotentin) prépare la cérémonie commémorative dédiée à Jean Piquenot, pilote de la légendaire escadrille franco-russe "Normandie-Niémen", tué en Prusse orientale (actuellement oblast de Kaliningrad) en janvier 1945.

Nous vous proposons ce récit écrit par Me Yves Loir pour mieux connaitre ce héros normand Jean Piquenot. 

UNE  FAMILLE  AUX  ATTACHES   LOCALES  TRÈS  ANCIENNES

 

Aussi loin que l'on remonte dans l'ascendance de Jean Piquenot (courant 18ème siècle), que ce soit du côté  paternel ou maternel, on retrouve deux traits qui la caractérisent. Tout d'abord un enracinement familial localisé au nord de la presqu'île du Cotentin et particulièrement dans les environs de Cherbourg et ensuite une appartenance à un milieu social modeste. En remontant au début du 19ème siècle, on trouve ainsi un Michel Piquenot, exerçant la profession de maçon, né en 1816 à Picauville et décédé à Tourlaville en 1860. Son fils Constant, né en 1847 à Equeurdreville, menuisier, se marie avec Pauline Lucas, couturière à Cherbourg. Pendant tout le XIXème siècle on retrouve ainsi des Piquenot qui présentent les deux caractéristiques mentionnées précédemment. Du côté maternel (Marion), même constat, on trouve un Jules Marion né en 1861 à Fermanville épousant Maria Dodeman née à Tourlaville en 1862. Le père de Jean, le pilote, André Piquenot est né, lui, en 1891 à Cherbourg. Cependant que sa future épouse, Jeanne Marion couturière, naît en 1896 à Tourlaville.

LA  JEUNESSE  DE  JEAN   PIQUENOT

 

De lointaine ascendance locale ainsi qu'on vient de le voir, André Piquenot, le père de Jean, est, très tôt, fortement intégré dans le tissu économique cherbourgeois puisqu'il entre, à l'âge de vingt ans en 1911, à ce qu'on appelle alors l'« Arsenal », ( construction navale militaire - aujourd'hui «Naval- Group») véritable institution  à Cherbourg. Il exerce le métier de chaudronnier en fer qu'il pratiquera jusqu'à son départ en retraite en 1951.  En 1913 il est appelé sous les drapeaux au titre du service militaire et est incorporé au 50è régiment d'artillerie. En août 1914, quand commence la première guerre mondiale, André Piquenot est incorporé au 13ème Régiment d'artillerie. Il y restera jusqu'au delà de la fin de la guerre et ne sera démobilisé qu'en août 1919. Peu de temps après son retour des armées, le 10 novembre 1919 il se marie à Cherbourg avec Jeanne Marion. De cette union est né un fils, Jean le 5 avril 1918 que son père va reconnaître après sa démobilisation. L'accouchement de la mère a lieu dans une « Maison de naissance » tenue par une sage-femme à Antony près de Paris hors de la présence du père qui se trouve alors à l'Armée. Est-ce que le fait que l'enfant soit né hors mariage a incité ses parents à ce qu'il en soit ainsi afin d'éviter de possibles « rumeurs » négatives à Cherbourg à une époque ou il n'était pas courant de transgresser les règles habituelles de la vie en société? Ou existe t-il une autre raison à cet état de chose? Quoiqu'il en soit aussitôt le père  démobilisé (en 1919), il va reconnaître immédiatement l'enfant.

    Le couple Piquenot et leur fils vont habiter rue des Carrières, puis rue Victor Grignard à Cherbourg.

Dans les années trente, la vie de Jean Piquenot va prendre un tour actif et éclectique. L'adolescent pratique en effet le sport, la gymnastique à l'association « Les Enfants de Cherbourg » et la natation au « Club nautique cherbourgeois » mais il est aussi mélomane à ses moments perdus et joue du hautbois. Mais bientôt une autre passion va le saisir : l'aviation. Est ce l'actualité de l'époque qui la suscite? Ce ne serait pas invraisemblable car celle-ci pendant l'entre deux guerre est dense: c'est en effet l'époque de l'aviation commerciale naissante avec la création de la « Compagnie

aéropostale » avec ses héros Mermoz, Guillaumet, Saint Exupéry … , et de la Compagnie « Air-France ». Le souvenir des pilotes militaires de la première guerre mondiale, tel que Guynemer par exemple, est aussi présent. Mais devenir pilote n'est pas à la portée de toutes les bourses. Le gouvernement du « Front populaire » en 1937 va démocratiser la pratique du pilotage avec la création de l' « Aviation populaire ». Un « bon ange » va veiller aussi sur Jean Piquenot, en la personne de l'ingénieur Henri Cornat passionné d'aviation et créateur de l'Aéro-Club de Cherbourg - Maupertus qui va encourager et aider le jeune Piquenot à vivre sa passion. Au cours de l'été 1936 Jean Piquenot, alors âgé de 18 ans, accomplit ses premiers vols à l'aéro-club de Cherbourg et l'année suivante, le 23 juin 1937, il passe son brevet de pilote civil. Toutes ces activités « sérieuses » ne l'empêchent pas d'être facétieux et acrobate quand l'occasion se présente : c'est ainsi qu'il rentre chez lui quelquefois par la lucarne.

JEAN  PIQUENOT  PENDANT LA  SECONDE GUERRE MONDIALE

 

Le 22 avril 1938, alors que les bruits de bottes se font entendre en Europe notamment en Italie et en Allemagne ou le Chancelier Adolf Hitler gouverne le pays d'une main de fer depuis 1933 par le biais d'un parti unique, le parti national-socialiste (nazi), Jean Piquenot s'engage pour trois ans dans l'Armée de l'Air. Il est d'abord affecté au Bataillon de l'Air n°109 de Tours. Il est ensuite envoyé à la base école d'Angers ou il passe son brevet de pilote militaire le 1er août 1938. Il est nommé sergent le 14 décembre de la même année. Le 12 janvier 1939 il est affecté au Bataillon de l'Air n°125 d'Istres en école de perfectionnement. Le 7 août 1939 il est dirigé sur le groupe aérien d'observation n°502 d'Amiens. C'est là que le surprend la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne le 3 septembre 1939 en réponse à l'attaque de la Pologne par Hitler le 1er septembre. Aucune opération militaire notable n'a lieu jusqu'au 10 mai 1940 (période de la «drôle de guerre»). Ce jour là l'armée allemande déclenche une offensive foudroyante dans le secteur de Sedan («blitzkrieg») et se dirige rapidement vers la côte de la Manche qu'elle atteint le 20 mai à Abbeville encerclant les troupes franco-britanniques se trouvant au nord.

  

Après le ré-embarquement de l'armée britannique en Grande Bretagne via Dunkerque et la déclaration de guerre de l'Italie le 10 juin 1940, la France se trouve dans une situation désespérée. Le 22 juin 1940 le gouvernement dirigé par le maréchal Pétain demande un armistice à l'Allemagne cependant qu'un général français jusqu'alors inconnu, Charles de Gaulle, de Londres, appelle à la poursuite de la lutte et  rassemble à l'extérieur du territoire métropolitain les soldats français ayant échappé à la capture. Les clauses de l'armistice de juin 1940 prévoient entre autres que la France est divisée en deux zones, l'une au nord de la Loire est occupée par les Allemands tandis que la zone sud est libre. Le Gouvernement du maréchal Pétain établit son siège à Vichy. A cette époque la France dispose d'un vaste empire colonial à travers le monde notamment en Afrique centrale  et occidentale ainsi qu'au Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie). A l'exception de quelques territoires ralliés à De Gaulle, le gouvernement de Vichy garde sous son contrôle la plus grande partie de cet « empire ».

Le 23 juin 1940 au moment ou l'armistice franco-allemand est signé, Piquenot avec son unité se replie sur la base de Pau en zone dite «libre» (non occupée par les Allemands).  Piquenot est ensuite affecté au Groupe de Transport (G.T ) 1/15 à Istres.

JEAN  PIQUENOT  EN AFRIQUE  DU  NORD

 

      En décembre 1941, le G.T 1/15 est transféré sur la base de Rabat-Salé au Maroc. En Novembre 1942 les forces américaines débarquent au Maroc et en Algérie. Les troupes françaises fidèles à Vichy s'y opposent dans un premier temps puis, après la rupture de l'armistice par les Allemands (invasion par ceux-ci de la zone sud jusqu'alors non occupée en France) reprennent la lutte contre l'Allemagne sous la direction du Général Giraud évadé d'Allemagne quelques mois plus tôt.

    Après l'union De Gaulle-Giraud intervenue en juin 1943, les forces françaises terrestres maritimes d'Afrique «giraudistes» se réunifient avec les forces rassemblées par le Général de Gaulle depuis 1940 (« Français libres -gaullistes »). 

Les pilotes de l'Armée de l'Air française reconstituée vont se battre sur différents théâtres d'opérations aux côtés des Alliés occidentaux (anglais et américains) mais aussi orientaux (Russie soviétique). En effet, le 1er septembre 1942 à Rayack au Liban, alors sous administration française, le Général de Gaulle a crée une unité  aérienne , le Groupe « Normandie », destiné à combattre aux côtés des Russes dont le pays a été envahi par Hitler en juin 1941. Mais les pertes très importantes subies par le groupe français confronté aux Allemands depuis la fin 1942 imposent de lui envoyer des renforts pour combler celles-ci. A plusieurs reprises de nouveaux pilotes français sont donc acheminés vers l'URSS via le Caire, Bagdad, Téhéran et Moscou et de là dirigés sur la base sur laquelle ils sont installés à un moment donné et qui se déplace continuellement pour suivre l'avance vers l'Allemagne des armées russes. Basé en Afrique du Nord, Jean Piquenot va faire partie d'un de ces contingents de renforts envoyés sur le front de l'Est.

VOLONTAIRE AU « REGIMENT « NORMANDIE- NIEMEN » SUR LE FRONT RUSSE

 

Après les victoires soviétiques majeures de Stalingrad et de Koursk en 1943 en décembre de la même année, victoires qui changent le cours de la guerre, l'Etat  major de l'Armée rouge, la STAVKA, prévoit une grande offensive pour l'été 44 concomitante avec le Débarquement de Normandie pour permettre la réussite de celui-ci. Cette offensive générale qui va prendre le nom de « Bagration » va démarrer effectivement en juin 1944 et provoquer en quelques semaines l'effondrement  de tout le dispositif allemand à l'Est. Cette offensive va voir une avancée considérable de l'Armée soviétique qui atteint en septembre la frontière de la Prusse orientale allemande. C'est au début de la première offensive russe en Prusse orientale que Jean Piquenot arrive le 17 octobre 1944, sur la base d'Antonovo en Lithuanie en compagnie de six autres pilotes. Le «Normandie-Niémen» va particulièrement s'illustrer au cours de cette première campagne. Mais du fait de la résistance acharnée des Allemands, l'offensive soviétique en Prusse orientale déclenchée en octobre 1944 va marquer le pas jusqu 'au début de l'hiver et va reprendre dans la première quinzaine de janvier 1945. Entre octobre 1944 et janvier 1945 Jean Piquenot va participer aux activités du « Normandie-Niémen ». Un événement notable non militaire auquel  va être amené à participer Jean Piquenot est la visite du Général de Gaulle à Moscou en décembre ou le Chef du Gouvernement provisoire est venu signer avec J. Staline, le dirigeant de l'URSS, un « Traité d'assistance mutuelle » entre la France et l' URSS. Pour le déplacement, les Russes vont mettre à la disposition des pilotes français un train spécial les amenant de Kaunas en Lithuanie à la capitale russe. Un accueil inoubliable est réservé à Moscou par les autorités russes aux pilotes du « Normandie-Niémen. Ceux-ci vont également être reçus par le Général de Gaulle dans la capitale russe et pour certains d'entre eux se voir remettre des décorations prestigieuses décernées également à des militaires russes de haut rang.  Les pilotes français partis le 7 décembre 1944 de Kaunas vont quitter Moscou le 12 décembre avec - nous dit leur journal de bord - «une pointe de cafard» étant donné la chaleur de l'accueil qu'il ont reçu. Ils arrivent le 14 décembre à leur cantonnement de Sterki puis Gross Kalveitchen en Prusse orientale. Le « Normandie-Niémen » , sous le commandement du Colonel Delfino, comprend alors trois escadrilles. Piquenot fait partie de la 1ère commandée par le Capitaine Challe. De nombreuses missions sont assurées par le Régiment pendant la deuxième quinzaine de décembre et le début janvier 1945 quand les conditions météorologiques le permettent car, en dehors du froid très vif (couramment -30°), les périodes de bonne visibilité alternent avec les mauvaises (brouillard ou neige).

LA MORT  DE  JEAN  PIQUENOT

 

     Au début du mois de janvier 1945, les missions de routine se poursuivent mais le 11 janvier,  le commandement soviétique annonce le déclenchement imminent de la seconde campagne de Prusse orientale. Le «Normandie-Niémen» quitte la base de Gross- Kalveichen pour Dopienen au nord-est d'Insterburg à environ 80 kms à l'Est de Koenigsberg. L'offensive commence le 13 janvier, après une intense préparation d'artillerie. Les 14 et 15  janvier, les premiers succès sont enregistrés (plusieurs Me-109 (Messerschmitt) et FW (Folk-Wulf) sont abattus par les pilotes français. Le 16 janvier, l'Aspirant Roger Sauvage emmène avec lui cinq Yaks dont celui de Piquenot. Sauvage poursuit un FW en rase-mottes. Celui-ci accroche les arbres et se désintègre. Un autre pilote, Ougloff abat un FW et d'autres succès sont enregistrés. Sauvage a raconté dans un ouvrage autobiographique paru après la guerre la conversation qu'il a eu à cette occasion avec Piquenot après l'engagement ; «Ça va Piquenot ? - lui demande-t-il.  Et Sauvage ajoute «Le petit Piquenot, le benjamin de la «une» plein d'allant et de feu, qui n'a jamais figuré dans de pareilles bagarres lui répond «J'ai eu peur, j'ai tiré. Je n'ai rien vu, mais bon Dieu que c'est excitant». Le lendemain 17 janvier, Piquenot aura moins de chance. Ce jour là, la 1ère escadrille est d'alerte. Elle comprend deux patrouilles de 4 avions. La 1ère d'entre elles engage immédiatement le combat près de Goumbinnen avec 12 FW- 190, deux sont abattus.

 

La deuxième patrouille (dont font partie Sauvage et Piquenot) attaque des FW -190 au moment où ils piquent sur leurs objectifs au sol. Deux chasseurs russes viennent soutenir les Français mais un grand nombre de Me-109 allemands font leur apparition et un combat inégal en résulte. Le lieutenant Charras parvient à se soustraire aux avions allemands mais près de Instersburg- Kussen (aujourd'hui Tcherniakhovsk) près de Koenigsberg (aujourd'hui Kaliningrad), le Yak 3 de Piquenot est touché et s'abat en flammes derrière les lignes allemandes. On ne retrouvera ni son corps ni la carcasse de l'avion. Un monument dédié aux pilotes français du «Normandie-Niémen» a été érigé il y a quelques années par la Municipalité de Kaliningrad, dans cette localité, non loin des lieux où est tombé Jean Piquenot et certains de ses compagnons.

   Après la guerre, le 17 janvier 1947, à Tourlaville, en l'Eglise Notre-Dame, un service religieux sera célébré à la mémoire de Jean Piquenot, à la requête de la famille, du Commandant Matras et du Groupe  «Normandie-Niémen ».

                        

                                                                                                        Yves Loir

                                                                                                12  octobre  2018

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4 avril 2019 4 04 /04 /avril /2019 12:25

S comme ...SPASSKAYA et SUYEMBIKA  et S comme... île de SVIAJSK

La tour SPASSKAYA marque l'entrée principale du kremlin et porte encore l'étoile soviétique à son sommet.

La tour SUYEMBIKA est la tour penchée du kremlin haute de 58 mètres; une légende y est rattachée : on raconte que le tsar Ivan le Terrible était tombé amoureux de la dernière princesse tatare; elle lui avait demandé de construire une tour de 7 étages en 7 jours; s'il réussissait le défi, elle l'épouserait. Le tsar termina la tour en temps voulu, mais le 7ème jour, la princesse se jeta du haut de la tour...

1. la tour Spasskaya au Kremlin; 2. la tour Suyembika au Kremlin
1. la tour Spasskaya au Kremlin; 2. la tour Suyembika au Kremlin

1. la tour Spasskaya au Kremlin; 2. la tour Suyembika au Kremlin

L'île de SVIAJSK

L'île de Sviajsk a été transformée par les travaux gigantesques entrepris sur la Volga pour construire des barrages; ce site a toujours joué un rôle stratégique et dramatique dans l'histoire de Kazan située à 50 km.

C'est là qu'Ivan le Terrible qui voulait consolider ses frontières prépara le siège de Kazan, en construisant en secret une forteresse sur l'île et en préparant son armée composée de plusieurs nationalités; le siège commença en août 1552 et Kazan fut prise en octobre. Avec sa forteresse bien organisée, Sviajsk devint alors une ville importante avec 3 monastères et 5 églises.

Au 19è siècle, les femmes condamnées à partir en Sibérie, mais enceintes, s'arrêtaient à Sviajsk pour accoucher à la prison des femmes avant de reprendre la route; les enfants étaient envoyés dans des orphelinats.

Pendant la Révolution de 1917 et la Guerre civile, la station ferroviaire de Sviajsk devint un centre important de l'Armée Rouge : Trotski fut envoyé par Lénine à Sviajsk dans son train blindé et il y organisa la prise de Kazan encore aux mains de l'Armée Blanche. Il faut lire le récit de Larissa Reissner, journaliste, jeune révolutionnaire qui a combattu dans l'Armée Rouge et qui raconte avec enthousiasme les péripéties de cet épisode qui amena la prise de Kazan le 26 octobre 1918.

Ensuite Sviajsk perdit son statut de ville et connut des années noires : elle devint une colonie pénitentiaire pour les jeunes délinquants, puis une prison du goulag jusqu'en 1953 et enfin un hôpital psychiatrique.

Aujourd'hui, c'est un centre touristique plein de charme avec ses isbas bordées de lilas et ses églises, dont celle de la Sainte Trinité, la plus ancienne, construite au 16è siècle entièrement en bois sans un seul clou!

Nous déjeunons sur l'île dans un bâtiment du monastère dans une atmosphère très spartiate...

1. Sviajsk-le monastère; 2. Sviajsk-ancien goulag; 3. Sviajsk-l'église de la saint etrinité construite en bois;  4. Sviajsk-repas au monastère
1. Sviajsk-le monastère; 2. Sviajsk-ancien goulag; 3. Sviajsk-l'église de la saint etrinité construite en bois;  4. Sviajsk-repas au monastère
1. Sviajsk-le monastère; 2. Sviajsk-ancien goulag; 3. Sviajsk-l'église de la saint etrinité construite en bois;  4. Sviajsk-repas au monastère
1. Sviajsk-le monastère; 2. Sviajsk-ancien goulag; 3. Sviajsk-l'église de la saint etrinité construite en bois;  4. Sviajsk-repas au monastère

1. Sviajsk-le monastère; 2. Sviajsk-ancien goulag; 3. Sviajsk-l'église de la saint etrinité construite en bois; 4. Sviajsk-repas au monastère

T comme...TULIPE    et T comme...Gabdoulla TOUKAI

Les tulipes partout présentes dans la mosquée Kol Sharif sont le symbole de la prospérité et de la richesse; c'est un motif traditionnel tatar.

Gabdoulla Toukaï (1886-1913) Le poète tatar, critique littéraire, publiciste, traducteur et éditeur est considéré comme le fondateur de la langue tatare. Ses écrits s'inspirent des chants populaires tatars et de la poésie orientale. Il décrit Kazan comme "une ville courageuse, sainte, lumineuse, berceau des arts, de la science et des connaissances...", mais aussi comme "une ville étouffante aux cheminées fumantes, aux bruits handicapants, épuisant sans cesse de nouvelles victimes...". Sa statue est à côté de celle de Pouchkine devant le théâtre national opéra-ballet. Son conte Chouralé - le petit lutin - a été mis en ballet à Saint-Pétersbourg.

1. les tulipes d ela mosquée Kol Sharif; 2. statue de Gabdulla Toukaï
1. les tulipes d ela mosquée Kol Sharif; 2. statue de Gabdulla Toukaï

1. les tulipes d ela mosquée Kol Sharif; 2. statue de Gabdulla Toukaï

V comme ...VOLGA

Kazan est située sur le cours du fleuve, là où le cours d'eau incline son cours vers le sud. La ville se situe au début du réservoir de Kouïbychev, lac de retenue long de 550 km créé par le barrage de Samara : avec ses 6450 km² de superficie, il s'agit du plus grand lac de retenue d'Europe. La rivière Kazanka arrose aussi la ville avant de se jeter dans la Volga; ses rives sont aménagées en promenade très fréquentée d'où l'on aperçoit le "chaudron" et les nouveaux quartiers sur la rive droite et le palais des agriculteurs sur la rive gauche.

1. le chaudron sur la rive de la Kazanka; 2. le palais des agriculteurs
1. le chaudron sur la rive de la Kazanka; 2. le palais des agriculteurs

1. le chaudron sur la rive de la Kazanka; 2. le palais des agriculteurs

Y comme ...YOCHKAR OLA

La visite de la capitale des Maris a été décevante: c'est une ville nouvelle que les édiles ont créée avec l'ambition de faire venir les touristes; des monuments ont été construits "à la manière de..." et cela n'a pas beaucoup de sens de voir une église de l'Assomption qui ressemble à l'église de la Place Rouge, de sillonner les rues en car ( regardez à droite! regardez à gauche!), de découvrir des quais bordés de maisons hollandaises (oui! oui!)... Ce qui nous a amusés : les horloges animées et le chat fétiche de Yochkar-Ola

1-2. Yochkar Ola
1-2. Yochkar Ola

1-2. Yochkar Ola

A quand le prochain voyage de Davaï? Pour quelle destination ? Je m'inscris déjà!!!

Françoise Mulot

Janvier 2019

Françoise Mulot, l'auteur de cet ABCdaire (avec le chat de Yochkar Ola :))))

Françoise Mulot, l'auteur de cet ABCdaire (avec le chat de Yochkar Ola :))))

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 11:29

N comme ...NOTRE DAME DE KAZAN

Notre-Dame de Kazan était la protectrice des Romanov; le monastère a été fondé au 16è siècle sur ordre d'Ivan le Terrible et l'icône est restée à Kazan jusqu'en 1904, date à laquelle elle a été volée. Pendant la Révolution, l'église a été détruite et remplacée par une usine à tabac. La reconstruction a commencé en 1990 sur les plans de l'ancienne église. Une copie ancienne de l'icône datant du 18è siècle conservée au Vatican a été donnée à la Russie par le Pape Jean-Paul II en 2004.

1. l'icône Notre Dame de Kazan réalisée en mosaïque; 2. l'église Notre Dame
1. l'icône Notre Dame de Kazan réalisée en mosaïque; 2. l'église Notre Dame

1. l'icône Notre Dame de Kazan réalisée en mosaïque; 2. l'église Notre Dame

P comme... LES PÊCHEURS DE PERLES et P comme... POUCHKINE

Les amateurs de musique de notre groupe ont eu la chance d'aller à l'Opéra grâce à Aslou qui a parlementé avec la direction pour obtenir les dernières places. C'est une œuvre de Bizet qui était au programme Les pêcheurs de perles, opéra flamboyant et exotique, bien servi par une troupe et un orchestre réputés et par une mise en scène mêlant danses et musique, dans un décor somptueux...

L'Opéra de Kazan
L'Opéra de Kazan

L'Opéra de Kazan

Pouchkine est venu à Kazan pendant l'été 1833; il s'intéressait à l'histoire de la révolte de Pougatchev; il avait déjà pu consulter les archives au Ministère de la Guerre, mais il se rendit sur le terrain même des opérations, en Oural et à Kazan, espérant rencontrer des témoins des événements de 1774 et consulter les archives locales. La population de Kazan avait participé à la révolte, Cosaques, Tatars, paysans mécontents, vieux-croyants persécutés, serfs opprimés : ils avaient été nombreux à rejoindre Pougatchev, Cosaque du Don se faisant passer pour le tsar Pierre III mort en prison, et ses troupes qui écumaient la Russie de l'Oural à la Volga. A Kazan, Pouchkine a été reçu par ses amis poètes et par des historiens, et à partir des documents et témoignages récoltés, il a publié Histoire de la révolte de Pougatchev en 1834, puis La Fille du capitaine, en 1836, "roman réaliste, le premier des romans russes". La statue en bronze de Pouchkine a été réalisée en 1956 et se dresse devant le théâtre national d'opéra-ballet.

Françoise Mulot: Mon ABCdaire de KAZAN (partie 3)

R comme ...RAIFA

Le monastère de Raïfa a été fondé par le moine-ermite Finarède en 1613. Construit en bois, puis en pierre, détruit, brulé et reconstruit à plusieurs reprises, le monastère est fermé en 1928 et transformé en colonie pour jeunes délinquants. Il est restauré en 1991.

La visite des lieux nous permet de découvrir les chants orthodoxes des moines, la Porte sainte, plusieurs églises aux couleurs et bulbes variés, la pièce d'eau romantique, et l'icône de la Vierge de Géorgie, cachée pendant la Révolution.

Françoise Mulot: Mon ABCdaire de KAZAN (partie 3)
Françoise Mulot: Mon ABCdaire de KAZAN (partie 3)
Françoise Mulot: Mon ABCdaire de KAZAN (partie 3)

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26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 20:47

F comme... Nicolaï FIECHINE

Grand peintre originaire de Kazan (1881-1955), le musée des Beaux Arts conserve 180 tableaux du peintre, qui a été influencé par le grand Répine.

1. Nicolaï Fiéchine (1881-1955); 2. Visite du musée des beaux-arts; 3. Fiéchine - la fille assise sur la table
1. Nicolaï Fiéchine (1881-1955); 2. Visite du musée des beaux-arts; 3. Fiéchine - la fille assise sur la table
1. Nicolaï Fiéchine (1881-1955); 2. Visite du musée des beaux-arts; 3. Fiéchine - la fille assise sur la table

1. Nicolaï Fiéchine (1881-1955); 2. Visite du musée des beaux-arts; 3. Fiéchine - la fille assise sur la table

G comme... Kul GHALI

Poète du 12è siècle, fondateur de la poésie bolgare et de la littérature tatare; il a été tué par les Mongols vers 1240. Sa belle statue nous accueille à l'entrée du musée de Bolgar.

Kul Ghali

Kul Ghali

H comme... Hôtel Nogai

Notre hôtel Nogaï était autrefois la maison des écrivains tatars construite dans les années 30 dans le style du Constructivisme.

Transformation du bâtiment :19è s - maison des écrivains 1930 - hôtel Nogaï 2018
Transformation du bâtiment :19è s - maison des écrivains 1930 - hôtel Nogaï 2018
Transformation du bâtiment :19è s - maison des écrivains 1930 - hôtel Nogaï 2018

Transformation du bâtiment :19è s - maison des écrivains 1930 - hôtel Nogaï 2018

K comme ... KOL SHARIF

La mosquée Kol Sharif est l'une des plus grandes d'Europe, elle peut accueillir 8000 fidèles. Les cinq mosquées de la forteresse avaient été brûlées en 1552 par les troupes d'Ivan le Terrible. Parmi les défenseurs, l'iman Kol Sharif, réputé pour son immense savoir, fut tué pendant l'attaque, ainsi que ses étudiants.

La nouvelle mosquée a été construite dans l'enceinte du kremlin en 2005 pour le millénaire de la ville grâce aux collectes populaires et aux contributions étrangères. Elle possède 8 minarets et parmi les matériaux utilisés : le marbre de l'Oural et le verre de Tchéquie pour le lustre de 2 tonnes.

Mosquée Kol Sharif
Mosquée Kol Sharif
Mosquée Kol Sharif

Mosquée Kol Sharif

M comme MARDJANI

La mosquée Mardjani du nom d'un imam réputé du 19è siècle, est construite sur les bords du lac Kaban, dans le style de l'architecture russe du 18è siècle, après l'autorisation donnée par Catherine II. Elle marque le renouveau de la communauté tatare. C'est la seule mosquée de Kazan qui n'a pas été fermée pendant la période soviétique.

1. l'imam Mardjani; 2. la mosquée Mardjani
1. l'imam Mardjani; 2. la mosquée Mardjani

1. l'imam Mardjani; 2. la mosquée Mardjani

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 23:11

Je vous propose cette semaine une traduction personnelle d'un poème de Nicolaï Nekrassov (19ème siècle), il s'agit en fait d'un extrait d'un texte très long en vers "Les petits paysans". Cet écrivain a écrit de nombreux textes à propos des gens ordinaires en Russie, il y a aussi un autre texte comme ça, beau et intéressant "Les femmes russes". 

Nekrassov est très populaire en Russie et beaucoup de Russes connaissent des extraits par coeur, peut-être pas autant que Pouchkine, mais beaucoup! A la différence de Pouchkine, par contre, il est peu connu à l'étranger et je n'ai pas trouvé de traduction de l'extrait suivant.

Et dans ces poèmes, il y a beaucoup de dialogues, ce qui rend la lecture très vivante.

Cela, je crois le savoir, mais je parle sous le contrôle de ma chère amie et professeur de russe, Nadia, qui a proposé cet exercice. Et je profite de l'occasion pour la remercier de faire partager sa passion à travers cet apprentissage !

Cette traduction n'est pas littérale mais je pense que l'esprit est respecté; et certes, le nombre de pieds et les rimes sont approximatifs mais je suis seulement apprenti poète pour le moment...

Pascal Coquerel.

LE PETIT MOUJIK

Un jour que régnait un grand froid d'hiver

Je sortais du bois, le gel était sévère.

Je vis, descendant lentement d'une sente,

Tirant du bois mort, une jument haletante.

 

Une démarche solennelle, un air important,

Un petit moujik conduisait la jument.

Dans sa peau de mouton et ses énormes bottes,

Ainsi que des moufles immenses, voilà le moujitchok !

 

- Salut mon gaillard ! - Passe ton chemin !

- Hé, t'as pas l'air commode, dis donc ?... Gamin !

… Tu sors d'où ? - Ben de la forêt ! Tu vois !

… Le père, t'entends, il coupe ! … et moi, je charroie !

 

(Au loin, les coups de hache résonnent dans le bois)

- Et ton père ... il a une grande famille ? ... y'a toi...

- Ben ouais... cette famille... c'est deux personnes …

… Y'a mon père... et y'a moi : ça fait deux hommes !

 

- En voilà une famille ! C'est quoi ton nom ? - Vlas !

- Et ça te fait quel âge ? - Ben... six ! … Voilà !

… Allez charogne ! … crie notre petit moujik, gravement,

Il empoigne les rênes et détale rapidement.

 

=====================================================

 

"Le petit moujik" de Nicolaï Nekrassov

Николай Некрасов — Мужичок с ноготок

…Однажды, в студёную зимнюю пору,
Я из лесу вышел; был сильный мороз.
Гляжу, поднимается медленно в гору
Лошадка, везущая хворосту воз.


И, шествуя важно, в спокойствии чинном.
Лошадку ведёт под уздцы мужичок
В больших сапогах, в полушубке овчинном,
В больших рукавицах… а сам с ноготок!


— Здорово, парнище! — «Ступай себе мимо!»
— Уж больно ты грозен, как я погляжу!
Откуда дровишки? — «Из лесу, вестимо;
Отец, слышишь, рубит, а я отвожу».


(В лесу раздавался топор дровосека.)
— А что, у отца-то большая семья? —
«Семья-то большая, да два человека
Всего мужиков-то: отец мой да я…»


— Так вон оно что! А как звать тебя? —
«Власом».
— А кой тебе годик? — «Шестой миновал…
Ну, мёртвая!» — крикнул малюточка басом.
Рванул под уздцы и быстрей зашагал…

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 18:31

(travail de recherche d'Elena Malycheva: la suite..)

LE PATRIARCHE NIKON ET SES REFORMES

Nikon est né en 1605 dans une famille paysanne d'un village de la région de Nijni-Novgorod. Sa mère mourut peu après sa naissance et il fut élevé par une belle-mère odieuse, ce qui le poussa à partir très tôt dans un monastère, où il commença sa formation religieuse. Puis il se maria et obtint un sacerdoce. Ebranlé par la mort de leurs enfants, Nikon a convaincu sa femme de prendre le voile, et à la suite d'une querelle avec le Supérieur de son monastère, il partit pour un autre monastère, dont il fut élu à son tour Supérieur. Par la suite, en 1546, il déménagea à Moscou où il obtint le soutien et la faveur du Tsar. Il fut bientôt ordonné archimandrite du monastère de Novospasski. A la mort du patriarche Joseph, les membres du clergé proposèrent une candidature pour le poste de patriarche, mais le Tsar rejeta cette demande, désirant, ainsi que les boyards et toute la noblesse, voir nommé Nikon patriarche.
Le 25Juillet 1652, à la Cathédrale de l'Assomption du Kremlin à Moscou, Nikon fut élu patriarche. Le jour où il fut élevé à ce rang, tout le monde fut rassemblé, y compris le Tsar et son entourage, ainsi que la Douma des Boyards et de nombreux représentants du clergé. Nikon, dans un premier temps, refusa cette nomination et ne l'accepta finalement que sur l'insistance du Tsar, et en y mettant ses conditions : s'il devenait le patriarche, tout le monde devait le vénérer, être en tous points d'accord avec lui, et surtout le laisser organiser l'Église selon ses propres désirs. Tous les participants donnèrent alors leur consentement et acceptèrent les exigences de Nikon.
Patriarche Nikon
Patriarche Nikon
Dès le début de ses fonctions, le patriarche décida de réformer l'Église russe. Il voulut aligner les livres liturgiques et les rites russes sur les modèles des livres et des rites grecs. A cette époque il existait effectivement de grandes différences entre les deux, mais des études récentes sur l'histoire de la culture spirituelle ont montré que ces différences n'étaient pas dues à des erreurs des copistes russes, mais qu'elles étaient apparues à la suite de changements introduits par les Grecs dans leurs livres au cours des siècles précédents.
Par ailleurs, les membres du clergé n'appréciaient pas du tout les aspects négatifs du caractère de Nikon, en particulier son despotisme, son égoïsme, son orgueil, son amour du pouvoir, son intolérance vis-à-vis des opinions des autres, et même sa cruauté envers certains membres du clergé. Nikon se vengea de ses accusateurs, qui furent déplacés, défroqués, exilés, ou même éliminés physiquement.
En 1653, une semaine avant le grand carême, Nikon envoya un message aux églises. Dans ce message, sans avoir au préalable consulté le Conseil de l'Église ni aucun ecclésiastique respecté, de façon totalement inattendue, il ordonna d'annuler les prosternations et établit le signe de croix avec trois doigts, comme dans la version grecque contemporaine, en précisant que « il est indigne dans une église de faire des génuflexions, il faut s'incliner jusqu'au sol et se signer avec trois doigts ». Il faut noter qu'avant les réformes de Nikon, les Russes se signaient avec deux doigts.
Ces deux innovations sérieuses dans la pratique religieuse ont provoqué une certaine confusion et une protestation même de la part de ceux qui étaient alors jusque-là des amis de Nikon. Certains d'entre eux firent une pétition qu'ils présentèrent au Tsar, mais ce dernier prit le parti de Nikon, qui put les chasser de l'Église et se retrouver ainsi absolument seul à diriger l'Église.

Considérons les principales innovations du patriarche Nikon :

  1. Le signe de la croix avec deux doigts a été modifié pour un signe avec trois doigts. Nikon a expliqué cela en disant que le signe avec deux doigts n'avait jamais exsité ni dans l'Église grecque ni dans l'Église russe, et qu'il s'agissait d'une hérésie arménienne qui avait pénétré le territoire russe.
  2. Dans les livres liturgiques le nom du Sauveur a été écrit et prononcé « ИСУС », mais on a changé pour « ИИСУС».
  3. Dans Le Symbole de la foi orthodoxe, dans les livres anciens, la phrase « Et l'esprit du Seigneur Véritable et donnant la vie » a été refaite et le mot « Véritable » a été enlevé.
  4. La liturgie s'accomplissait sur les sept pains sans levain, mais les nouveaux-ritualistes en supprimèrent deux.
  5. Dans les livres religieux le mot « Alléluia » est prononcé deux fois, et après le réforme trois fois: « Alléluia, Alléluia, Alléluia, Dieu merci ! ».
  6. Selon l'ancienne tradition orthodoxe, au cours des rites du baptême, du mariage, ou du baptême d'une nouvelle église, les mouvements étaient effectués dans le sens horaire, ce qui était symbolique du fait que nous suivions le Christ, notre soleil divin. Et après la réforme, les mouvements se sont faits dans le sens contraire.
  7. Le rituel de bénédiction de l'eau le matin de la fête de l'Epiphanie a été annulé par Nikon, mais restauré plus tard par ses adeptes.
Pendant son mandat, Nikon s'est aliéné de nombreux dirigeants de L'Église. Et les relations amicales entre le Tsar et le patriarche ont également commencé à se dégrader. En 1658, après la liturgie solennelle, Nikon voulut influencer le Tsar et annonça son refus de continuer à assumer ses fonctions ; il se leva et quitta la cathédrale, espérant que le Tsar le retiendrait, ce que celui-ci ne fit pas.
Nikon maudit alors tous ceux qui n'étaient pas avec lui, y compris le Tsar et sa famille. Il fut reconnu coupable d'abandon volontaire de patriarcat, d'insultes envers l'Église, celle-là même qu'il avait réformée, et envers le Tsar, ainsi que de cruautés envers ses subordonnés.
Le Conseil de l'Église le dépouilla de sa dignité, et en fit un simple moine.

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 16:06

Chers lecteurs!

Nous inaugurons aujourd’hui une nouvelle rubrique de notre blog: "Etudes sur la Russie". Ici, nous donnerons la parole à toutes les personnes qui souhaitent publier leurs travaux de recherche (mémoires, dissertations etc) afin de les partager avec les amoureux de l'histoire, de la culture et de la civilisation russes.

La première publication nous est proposée par Elena Malycheva - doctorante de l'Ecole Doctorale de l'Université de Caen, et son directeur de thèse Monsieur Michel Niqueux. Elena nous présentera une série d'articles sur le schisme de l'Eglise Orthodoxe Russe.

Histoire russe: Rascol - 1
Présentation du phénomène « Raskol »
Au XVII ème siècle, en Russie, s'est produit un phénomène religieux et social très important: une partie du clergé s'est opposée à l'Église établie, entraînant la formation de deux courants spirituels, l'un représenté par l'Eglise officielle, alors dirigée par le patriarche Nikon, et l'autre à qui on a donné à l'époque le nom de « vieille croyance », ses adeptes étant appelés « vieux-croyants » ou « vieux-ritualistes ».

Ce fut le schisme de l'Église Orthodoxe, encore appelé « Raskol ».
Ses origines remontent au siècle précédent, quand en 1551 le Stoglavyj Sobor (Le Grand Conseil) de Moscou voulut renforcer le sentiment de piété au sein de la religion et assainir les traditions à l'intérieur de l'Église russe. La publication de la littérature religieuse se développa alors considérablement avec généralement un caractère moralisateur et instructi
f.
Parmi les personnes qui se sont le plus investies dans cette œuvre de restructuration, un nom prit de plus en plus d'importance: celui du prêtre Nikon, qui avec l'appui du Tsar finit par être élu Patriarche. Ce dernier décida alors tout seul de réformer l' Église russe, en particulier en alignant les livres liturgiques et les rites russes sur les modèles des livres et des rites grecs. Il convient de noter qu'à l'époque il existait des divergences importantes et des incohérences entre les pratiques religieuses de Russie et de Grèce, d'où venait le christianisme orthodoxe.
Nikon régna en maître absolu sur l'Église russe, en éliminant (et même physiquement) ceux qui lui étaient hostiles et imposa ses innovations sur les rites et les traditions orthodoxes. A cause de son comportement odieux, il s'est aliéné de nombreux dirigeants de l'Église, ainsi même que le Tsar, et il finit par être révoqué.

Mais ses réformes ne furent pas modifiées et ceux qui y étaient opposés, c'est-à-dire les conservateurs, ou « vieux-croyants », qui étaient restés fidèles aux rites pratiqués avant Nikon, furent persécutés car ils ne suivaient pas les nouvelles directives imposées par l'Autorité (à cette époque, ecclésiastique...)

C'est de là qu'est né le drame de la séparation de l’Église orthodoxe.
Elena Malycheva.

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