A l'occasion du bicentenaire de la victoire de la Russie sur Napoléon, l'Université de Caen organise un colloque international qui aura lieu les 6 et 7 décembre.
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La campagne de Russie a été véritablement un événement européen, au sens le plus large, par la composition des armées en présence - d'un côté, la Grande Armée qui comprenait des représentants de toutes les nations de l'Empire napoléonien et de ses alliés : Français, Autrichiens, Polonais, Allemands de diverses dénominations, Italiens, Suisses, etc., et de l'autre côté, l'armée de l'Empire russe, également multinationale. La Suède, l'Espagne, l'Angleterre, la Turquie, sans être des acteurs de la campagne de Russie, participèrent aussi au grand jeu stratégique de l'époque et étaient, à un degré ou à un autre, également concernées par la guerre franco-russe. L'année 1812 a encore été un événement européen majeur dans la mesure où elle a marqué à la fois l'apogée de l'Empire napoléonien et le début de son déclin après la victoire russe. Le but du colloque sera de montrer comment, dans ce grand choc, les diverses cultures européennes (politiques, sociales, mais aussi littéraires, artistiques, religieuses) se sont confrontées, mais aussi ont pu dialoguer, opérant éventuellement à des recompositions. En particulier, on montrera l'incidence de la campagne de Russie sur les diverses consciences identitaires des nations européennes, et leurs liens entre elles. Dans une certaine mesure, les guerres napoléoniennes ont sans doute été une étape sur le chemin d'une future Europe unifiée, mais malgré tout plurielle et où la Russie garde une place incertaine. Il sera intéressant à ce titre de s'interroger également sur la façon dont la campagne de Russie et la victoire russe sont aujourd'hui commémorées.
Pour clôturer ce colloque, nous vous convions au concert de musique classique donné par une lauréate de nombreux concours internationaux - Galina Joukova de Saint Pétersbourg. Il se veut une libre illustration de ce thème. Il s’ouvrira par une œuvre de circonstance écrite par Lengard (ou Lenhardt) au moment des événements. Puis, suivra une pièce de Tchaïkovski, compositeur aux élans patriotiques très marqués, qui écrivit la célèbre Ouverture 1812. Ensuite, retentiront une valse tirée de l’opéra Guerre et Paix de Prokofiev, et la Sonate n°5 du même compositeur créée à Paris et emblématique de cet amour de la Russie pour la France que la guerre de 1812 n’a nullement entamé. Enfin, pour preuve de cet amour fécond, le concert se terminera par un hommage de la pianiste russe à Debussy, compositeur français par excellence.
